lundi 18 octobre 2010
vendredi 8 octobre 2010
What Did You Expect - Octobre 2010
L’art et l’argent, deux mots souvent synonymes ou associés, deux mondes liés par des liens obscurs remplis de courbes, de diagrammes et de pronostics. Les artistes sont des valeurs, des fabricants, un puits d’énergie qui permet d’actionner les rouages.
Le marché de l’art est un jeu de stratégie et un jeu de hasard.
Quand un artiste vient à collaborer avec le marché, il en découvre les règles du jeu, au fur et à mesure que les cartes se jouent.
L’artiste fabrique sa propre monnaie.
Il met en banque ses œuvres en galerie et attend le passage à l’ «action».
La côte est raide et la montée hasardeuse.
Pour ne pas perdre, il faut en avoir conscience.
Je peins qui je suis.
Petit, je me fabriquais des cabanes.
Que ce soit avec un drap sur la table ou avec des branches rassemblées et ficelées, je construisais un refuge, un royaume dont j’étais le roi.
Ce micro monde ou no man’s land était le décor de mon imaginaire, le terrain de jeux de mes folles aventures, le témoin de mes actes héroïques.
C’est aussi un symbole de l’identité de l’être, la projection de son intérieur.
Qui ne rêve pas d’un chez soi?
Un nid plus ou moins douillet où l’on peut vivre sans masque en toute harmonie avec soi-même. Un espace où l’on se sent en sécurité, protégé du monde.
Le lapin a depuis toujours un lien tout particulier avec mon travail.
Que ce soit sous la forme d’un «lapinture», de lièvre ébouriffé ou du lapin d’Alice, il a toujours donné forme à ma représentation de la peinture.
Cette cabane est celle de Bug le lapin.
A l’intérieur, une couche, un bureau et une chaise.
De quoi dormir, œuvrer, s’isoler en parfaite autonomie.
Les murs sont couverts de dessins, pochoirs et autres fruits de sa création.
Le jaune jailli de l’intérieur, irradiant, lumineux ; jaune comme le cœur de notre système solaire, comme la flamme ardente de la passion.
Les murs extérieurs sont recouverts de peintures reflétant le monde extérieur, comme un miroir. La cabane devient alors invisible en milieu urbain pour en protéger le cœur.
Le langage royaliste a envahi la rue.
On se surnomme souvent le « King of the City ». La couronne de roi graffitée par Basquiat hante encore la mémoire des prétendants au trône.
Les chevaliers masqués armés de bombes aérosol se disputent les territoires comme autant de murailles à conquérir. Epidémie graphique et virus visuels délimitent les frontières mouvantes des royaumes. Le street art a le sang féodal et la joute facile. Le monde devient un champ de bataille, un jeu de rôle grandeur nature et c’est ce qui le rend si excitant.